RPG - Long Island UC
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 Petite histoire...

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MessageSujet: Petite histoire...   Petite histoire... Icon_minitimeMar 14 Aoû - 16:50

Voilà… Je crois qu’il est tant que je commence à écrire… A t’écrire… A noircir ses pages trop blanches à mon goût et à dire ce qui alourdit mon cœur depuis quelques temps… C’est pour ça que je te commence, cher journal. Juste pour apaiser cette chose qui bat en moi... Un cœur… Comme tout le monde le dit… Un cœur battant… Battant de malheur…
Je commençais à m’ennuyer. Les nuits se font de plus en plus longues et je me sens de plus en plus seule… Peut-être car je le suis ; je ne sais pas vraiment. L’hôtel, depuis 1 mois et demi, je le supporte. J’ai quitté Berlin pour les grandes vacances… Histoire de me changer les idées. Histoire de me l’enlever de l’esprit… Demain je repars. J’aurai perdu mon temps ici car elle est toujours là.
Elle… En fait, elle ne m’a jamais quittée. Elle m’habite de plus en plus… Comme si son âme revivait en moi.
Elle, qui m’a abandonnée… Elle m’a laissée un jour comme les autres, un jour ordinaire, elle est partie… Son départ... Et quand j’y pense, je n’ai même pas pleuré en l’apprenant. Son corps, inerte, vide, pâle, sur ce lit d’hôpital, ça ne m’a pas tiré une larme, pas un sanglot…
Je vois son reflet en me regardant dans un miroir, je pense comme elle, mon cœur bat pour le sien… Mais elle n’est plus, et moi je reste.
Cette sœur… Cette sœur jumelle… Née 3 minuscules minutes après moi. A part ça, rien ne nous séparait… Depuis ces 3 minutes, 18 ans se sont écoulés.
J’étais elle, elle était moi. Mais aujourd’hui, je me regarde dans ce miroir, et c’est elle, plus qu’elle, que je vois. Comme si je ne vivais pas que pour moi, mais pour elle aussi.
Presque inconsciemment, je prends la teinture que j’avais achetée pour ma mère la veille… Je devais lui ramener en Allemagne, mais je vais l’utiliser maintenant.
Ca y est… Mes anciens cheveux blonds, qui étaient comme ceux de ma sœur, sont désormais sombres comme le ciel que j’aperçois de la fenêtre.
Et mes yeux… Ses yeux… Verts… Mais cernés de noir… Sombres comme le ciel que j’aperçois encore…
J’ai chassé son apparence… Mais c’est toujours son cœur qui bat.
Elle s’appelle Emma. Et moi, Eva. Même mon nom me rappelle cette sœur que j’ai eue. Que j’ai encore. Je n’arrive pas à parler d’elle au passé. Je n’arrive pas à admettre qu’elle est bel et bien morte –rien que ce mot, «morte», il me met mal à l’aise. C’est peut-être la raison pour laquelle je n’ai pas pleuré depuis deux mois. Peut-être que je ne peux pas m’y faire.
Je descends au rez-de-chaussée de l’hôtel… Et je décide de prendre ce sac qu’elle m’avait offert. Depuis son départ je n’y ai pas touché.

Il y a un groupe de personnes derrière moi… Ce qu’ils sont bruyants et excentriques! Ca m’exaspère des gens comme ça. Je reste un peu à attendre, un verre de je-ne-sais-trop-quoi dans la main, quelque chose de fort pour oublier.
Je mange un peu, puis ouvre mon sac pour en sortir une cigarette. Je trouve une feuille pliée. J’ouvre.

Eva,
Tu as toujours été là pour moi. Toujours. Mais ce monde n’est pas le mien. Il faut que je parte. Je serai plus heureuse là-bas qu’ici. Je ne veux plus vivre comme ça. Je ne t’en ai pas parlé, car tu m’aurais retenue. Je savais que aurais réussi à me retenir ici. Alors j’ai préféré ne pas t’en faire part. Mais maintenant que je ne suis plus là, je te demande de pardonner ma lâcheté. De me pardonner… Je n’osais pas affronter la vie. Peux-tu comprendre ça?
Mais toi, il faut que tu t’accroches. Tu es la plus belle chose que j’ai connue. Pardonne-moi, je t’en supplie.
Je t’aime.
Emma.
Je n’avais pas pleuré en apprenant sa mort, mais maintenant, sans que je ne m’en rende compte, mes yeux se chargent de larmes. Ma vision perd sa netteté. Des larmes énormes, que l’on ne peut pas retenir, roulent sur mes joues… Je pleure. Tout ce que j’avais sur le cœur sort brutalement. Ca y est. Je ne peux plus me retenir de pleurer. J’admets enfin qu’elle n’est plus là. Que jamais plus je ne reverrai son regard se poser dans le mien. Jamais plus je ne la prendrai dans mes bras. Jamais plus je ne la verrai sourire.
Je ne m’en rends pas compte, mais je pleure et crie en même temps. Je hurle contre elle. J’essaie de me reprendre mon calme mais n’y arrive pas. Rien que l’idée de me calmer me fait pleurer à nouveau.
Le silence se fait dans la salle. Tous les regards se tournent vers moi. Mais ça ne m’empêche pas de continuer. J’enfouis mon visage dans mes mains.
Une personne se lève… S’approche… Et je sens une main sur mon épaule. Je lève mes yeux embués et les pose sur cette personne.
Lui aussi me regarde… enfin regarde celle que j’étais devenue… Il est étrange. Grand. Brun. Jeune. Différent. Mais il y a cette chose dans son regard. Il me prend la main et me fait me lever. Je le suis, sans vraiment savoir ce qui me guide sur ses pas, en pleurant toujours. Il m’emmène dans une salle vide… Trop vide… Il ouvre la bouche, mais se ravise aussitôt. Puis commence à s’exprimer dans une langue que je ne connais que trop bien: l’allemand.
_Pleure un bon coup. Ca ira mieux après.
Sa voix m’apaise. Douce. Paisible. Mes yeux ont ravalé leurs larmes. Mais à peine je n’ai eu le temps de faire le moindre geste que le garçon fut parti.
Je suis à nouveau seule. Alors que j’avais cru trouver une compagnie, la seule chose qu’il souhaitait, c’était le calme et que je cesse de sangloter comme une gamine qui se donne en spectacle.
Je n’aurais pas dû, je regrette mon attitude. Je n’aime pas ça. Mais tant pis. Demain je repars. Après tout, je veux juste retrouver mes amis et mon chez-moi.
Je remonte dans ma chambre. Je pleure à nouveau, mais silencieusement. Toutes ses larmes qui auraient du couler progressivement m’envahissent en même temps. Je suis submergée. Tes feuilles sont humides, cher journal. Excuse-moi.

Je me couche. Je ferme mes yeux. Je m’endors. Une vision me vient. Etrange. Floue. Puis se précise.
Ma sœur.
Son départ.
Le jour où elle m’a quittée.
Je la vois faire son œuvre… Ecrire ce mot si étrange… Puis le déposer discrètement dans mon sac. Je la vois pleurer un peu, mais essuyer sa larme aussi rapidement qu’elle avait coulée. Et puis elle marche… Arrive dans la salle de bain… Prends ce cachet. Puis ces cachets. Les avale… Se regarde dans un miroir. Un sourire mauvais barre son visage, rictus effrayant. Elle ferme les yeux. Prend cette lame dans un tiroir… Et se coupe au niveau de poignet… Elle hurle… Mais personne n’entend ses cris. Elle agonise… Reprend un cachet… Ferme ses yeux. Sa vie la quitte progressivement. La face contre le sol, son poignet dans une flaque de sang, ses cheveux devant son visage, mais toujours ce sourire amer.
Et quelques minutes plus tard, j’arrive hilare de mon lycée. Heureuse de la retrouver chez nous. Je monte en l’appelant et la trouve morte dans la salle de bain. Et je ne pleure pas. Non. Je reste et j’attends… Les yeux fixés sur son poignet, les mains dans les poches. Je la regarde mourir. Non elle est déjà morte. Une heure -ou plus, je ne sais plus- s’écoule… Et j’appelle ma mère.

Et je me réveille dans cette chambre d’hôtel, au cœur de Paris. Ce cauchemar revient toutes les nuits… Je revois son départ. Ca m’obsède.

Je n’arrive plus à dormir. Alors je te pose sur la table de nuit et vais regarder un peu la télé. Demain je repars à Berlin. Je ne t’écrirai certainement pas.
Au revoir.


J’ai atterri dans l’avion… Finalement je t’ai pris avec moi. Sache que tu m’encombres, cher journal! Je mets mes affaires sur les deux sièges à ma gauche et me colle au hublot. L’avion est étrangement vide. Mais ma sœur aurait dû être à mes côtés. Cette vision m’écœure. Nous avons réservé les places il y a déjà très longtemps, sans avoir prédit que je ferai le voyage seule.
Ca y est: nous sommes au dessus des nuages. Je commence à chanter un air qu’une de mes amies m’a fait écouter une fois, une chanson de Silbermond si ma mémoire est bonne. J’aime bien, c’est calme, mi-triste mi-joyeux.
Je ne me mets jamais au courant de ce qui se passe dans le milieu musical, c’est la raison pour laquelle beaucoup de conversations me passent sous le nez. Mon milieu à moi, c’est le dessin… J’ai tout le temps ce crayon dans ma poche que je sors dès que l’occasion se pointe. Il parait que je suis assez douée, mais je ne trouve pas. J’arrive juste à faire des traits à peu près droits, alors…
On peut désormais avoir un peu plus de mobilité dans l’avion. Il ne faisait pas beau à Paris, mais les nuages sont bien en dessous de nous à l’heure qu’il est. Un groupe de personnes s’est regroupé au fond de l’avion, ils sont bruyants et excentriques, autant que ceux de l’hôtel.
Quelqu’un s’avance dans l’avion. Au moment où il passe près de moi, il s’arrête. Le regard que j’ai porté sur lui l’a sûrement stoppé.
Il est étrange. Grand. Brun. Jeune. Comme… Comme cette personne qui m’a emmené hier dans cette salle trop vide, alors que je sanglotais comme une cruche.
Il me regarde, sourit timidement. Alors que moi je suis rongée par la honte. Honte d’avoir pleuré comme ça hier. Emma n’aurait pas voulu que je pleure. Et moi je ne voulais pas non plus. Pourtant quelque chose me dit que je devais le faire. Que je devais le rencontrer, lui. Il se détourne et avance vers l’avant de l’avion.
Les minutes passent. J’esquisse une ou deux formes sur une feuille posée à plat sur la tablette. Et le garçon revient.
Il me dévisage un instant, sourit légèrement et pousse mes affaires posées sur le siège du milieu.
*Sans gênes va*
Il me regarde un peu. Je ne sais pas ce qu’il fait là, mais il est là, et à l’air plutôt décidé à rester. Je détourne le regard, le sien est insoutenable. Je me noie dans ses yeux, et en regardant autre part, c’est comme si je respirais enfin ! Mais ses yeux, ses océans, sont encore fixer sur moi, prêts à me faire couler à nouveau.
_Tu es allemande ?
Je fis un este de la tête en guise de réponse. Il écarquilla les yeux. Sûrement me trouve-t-il étrange, mais moi au moins, je ne me prends pas pour un héros de manga.
Il a sûrement compris que son regard me gênait et sourit alors. Ca me redonne un peu confiance. Je l’observe de plus près. Il est vraiment magnifique. Des traits fins, des lignes pures… Mais cette coiffure me trouble.
Soudain prise d’une idée étrange, je sors une grande feuille de ma pochette et ressors mon crayon.
_Ca ne te gêne pas si… je te dessine?
Il ne répondit pas. Je l’avais certainement gêné. Et zut!
_Aucun problème. Je dois prendre la pose?
_Non non comme ça c’est parfait!
Je suis ravie! Il regarde par le hublot et je commence son portrait. C’est moi qu’il regarde maintenant. Et moi aussi, je le dévisage. Nos regards s’affrontent un long moment… Puis je baisse les yeux. De peur de faire remonter les larmes d’hier.
Je baisse les yeux sur la feuille, et les relève aussi rapidement. Et lui, immobile, il ne cille pas. Pas un mouvement. Pas un souffle.
J’ai terminé les contours de son visage. C’est drôle, mais ses traits sont parfaits. Il est magnifique en réalité. Je m’en rends compte petit à petit. Je fais ses grands yeux océans -qui pourtant n’ont rien d’océan, car ils sont marrons- ses lèvres, deux, trois ombres par-ci par-là et le dessin est fini. Je suis assise à cheval entre l’accoudoir et le rebord du hublot pour que le crayon sèche car le 2B, ça bave. Il commence à rire et suite à mon regard incompréhensif commence à me parler.
_T’as l’air bien comme ça !
_Hm… Y a pas vraiment moyen de faire autrement. Le crayon doit sécher, et je me vois mal assise sur tes genoux.
_Si! Viens.
Sa voix se fit plus insistante. J’hésitais un moment, puis m’exécutai. Sans vraiment réfléchir (car en général, je ne m’assieds pas sur quelqu’un que je ne connais pas).
Je regarde le hublot encore une fois… la tête légèrement penchée en arrière, sans non plus savoir pourquoi… Et il commença à chanter.
Son grain de voix est vraiment merveilleux. Je ferme les yeux et il continue sa chanson. Il y a très peu de monde dans l’avion. Quelques hommes d’affaires ou des personnes seules, mai aucune famille et personne n’a l’air étonné qu’il chante si bien. Je commence à me poser quelques questions. Un vol Paris-Berlin est rarement vide, surtout en période de vacances scolaires.
Il cesse de chanter. J’ouvre mes yeux. Il regarde le dessin… Puis regarde le hublot, ce qui fait que sa joue entre en contact avec ma nuque. J’eus un frisson dans le dos, ce qui dut sûrement le faire sourire.
Puis on entendit le message du copilote, disant de regagner son siège et d’attacher sa ceinture.
J’allais m’exécuter et le laisser partir quand le type –impossible de l’appeler autrement- me déposa un baiser dans le bas du cou. J’eus un nouveau frisson, et cette fois je le vis sourire.
Je regagnai mon fauteuil, lui partit vers le fond de l’avion, après avoir glissé le dessin dans ma pochette.
Hier encore, je ne l’ai pas mentionné, mais l’idée de rejoindre ma sœur m’était venue, et aujourd’hui, ce type arrive dans ma vie et chamboule tout. Je dessine même son portrait, alors que son prénom m’est toujours inconnu. Et l’avion atterrit. Les passagers s’avancèrent et bien sûr, il fit du lot. En sortant de l’engin, il m’appela de l’autre côté de la passerelle. Je freinai ma course et l’attendis.
_Tu es douée, me dit-il.
_Je prépare une école d’arts à Berlin. Je dois commencer en septembre.
_J’ai toujours aimé le dessin, mais je n’ai jamais été doué. Et puis le destin a fait autrement…
_Comment a-t-il fait le «destin»?
_On ne peut mieux!
_C’est à dire?
_Toi, tu ne nous connais pas.
_Euh … Non...
Et l’avion atterrit. Je descendis à contre cœur. Je quittais ce garçon et je ne sais pas pourquoi, cela m’attristait.
Au moment où j’allais récupérer mes bagages, il me glissa un papier dans la main.
Bill Kaulitz…
Garde cela pour toi. Tu en comprendras vite les raisons.
Et en dessous il y avait une liste d’hôtels accompagnée de dates diverses, et un numéro de téléphone.
Bill Kaulitz…
Ce nom ne m’était pas inconnu, sans vraiment que je ne sache pourquoi. Je récupérai ma valise, et il s’éloigna accompagné d’un étrange cortège dans un couloir interdit au public. Etrange.
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MessageSujet: Re: Petite histoire...   Petite histoire... Icon_minitimeMar 14 Aoû - 16:50

Ma mère m’aperçut alors dans l’aéroport et m’arracha à mes pensées. On monta dans la voiture pour retourner à la maison... Je pensais, comme à mon habitude… Le dessin de tout à l’heure serré sous mon bras… Je pensais… Ma mère me posait des questions auxquelles je ne pris même pas le soin de répondre. Car quand je pense, il ne faut pas me déranger…
Nous sommes arrivés… Je sens encore l’odeur de ma sœur ici… Elle est partout… Décidément…
Je sentis les larmes monter jusqu’à mes yeux dès alors que je n’avais fait qu’un pas dans la maison. Alors je montai me réfugier dans la chambre, car je ne veux pas infliger à ma mère la vue de ce qu’elle a elle-même certainement subi. J’ai envie de parler à quelqu’un… J’ai besoin de me confier à autres choses qu’à un simple carnet! Tu ne me comprends pas! Tu n’es que le support de mes pensées, tu ne peux pas réagir à ce que je dis… Et tu ne fais pas disparaître mes malheurs. Il faudrait que je me confie à quelqu’un qui m’écoute, et qui puisse me répondre. Quelqu’un qui ne me juge pas… Quelqu’un comme… Comme ma sœur.

Je ne sais pas combien de temps je suis restée dans ma chambre, et je m’en fiche. Je sais juste qu’il va bientôt faire nuit. Pour me changer les idées, je vais à la librairie pour me mettre un peu au courant de tout ce qui se passe dans ce monde.
Arrivée à la librairie. Oh mon dieu! Il est partout! Ce Bill que j’avais croisé dans l’avion ce matin: partout! Dans tous les magazines! Mais qui est-il en réalité?
Je demande au vendeur:
_Euh excusez-moi… Mais qui est ce Bill Kaulitz?
Le vendeur se mit à rire.
_Allez petite, prends ce que tu veux et sors d’ici! La prochaine fois garde tes bonnes blagues pour tes copines!
Décidément… C’est charmant tout ça!
Je prends trois revues, et je rentre chez moi.


En train de lire… Bill par-ci, Bill par-là… Qui est-il? Une pop star? Un acteur? Un chanteur? Je n’en sais pas plus sur lui décidément…
Et puis je me souviens du mot… Celui qu’il m’avait glissé dans la main… Accompagné d’un mystérieux «Garde cela pour toi» qui me parait évident désormais. Je saisis le papier… Compose le numéro… Ecoute la tonalité…
_Allo?
_Bill?
_Oui?
_C’est moi.
Je sais que ça ne l’aide pas mais il ne connaît pas mon prénom… Donc c’est le seul moyen qu’il sache qui je suis.
_Je suis content que tu m’aies appelé. Ca va bien?
Il dut comprendre de quel «moi» je parlais. Sans répondre à sa question je lui dis:
_Mais… Qui es-tu en réalité?
Il me raconta sa vie…De ses débuts à aujourd’hui, sans omettre un détail. Le garçon le plus aimé d’Allemagne. Chanteur. J’avais affaire à un chanteur. Pourtant il m’avait paru si timide dans l’avion!
Et puis il me posa une question… Normal qu’il la pose… Mais la question en elle-même est très gênante… Trop gênante.
_Et toi? Qui es-tu?
J’ai tenté d’esquiver la question…
_Hm… Par où commencer?
…Mais je me suis ravisée au dernier moment. Et je lui ai raconté ma vie, comme il m’a raconté la sienne.
A un moment, je lui dis quelque chose que j’étais obligée de lui dire:
_Et j’ai eu une jumelle.
_Moi aussi j’ai un jumeau !
_Non Bill. J’ai eu une jumelle.
_...
_Toi ton frère est bien vivant je suppose.
_Excuse-moi.
_Ce n’est rien. Tu en fais peu pour moi, mais c’est suffisant.
_J’en ferai le plus possible.
_...
_Bon écoute Eva.
Sa voix se fit plus forte.
_Oui?
_Je suis rarement à Berlin, mais là j’y reste quelques jours pour de la promo’. Bref: tu viens me voir quand?
_Euh…
_Demain à 11heures, ok?
_Euh oui mais où?
_Tu trouveras. Là je dois vraiment y aller. A demain!
Et il raccrocha. Bon, et bien, il est déjà tard, et Morphée me tend les bras. Je n’ai plus qu’à le rejoindre.

Et je refais ce cauchemar… Son départ… Ce mot… Ces cachets… Ce sourire amer… Cette larme… Puis cette lame… Encore cette lame… Toujours cette lame… Puis ce cri… Et enfin, comme un soulagement, sa chute… Son dernier gémissement… Puis son corps inerte… Sans vie… Et moi j’arrive… Et moi j’attends…Et moi je ne pleure pas…


Et moi je me réveille. Et elle ne revient pas.


Le lendemain matin, c’est le soleil qui me réveille: je n’avais pas fermé les volets la veille au soir… A 7heures, je fus debout... Le temps passe, je lis un peu et je vais regarder la télé.
Eh mon journal, devine sur qui je tombe? Bah oui… Bill… Enfin, lui et son groupe. C’est le début… Je vois le titre: Sauve-moi.
J’écoute… Je pense… Je… Je pense trop… Si seulement Emma m’avait dit ces deux mots! «Sauve-moi»! Si… Si elle me les avait dits j’aurais tout fait pour l’aider. Mais comment ai-je fait pour ne pas voir son malheur?
Je culpabilise, et j’ai raison. Tout est ma faute. Si seulement j’avais été plus attentive… Si seulement j’avais vu… Si seulement j’avais su…
C’est la fin de la chanson. Et je la trouve très belle. Et le guitariste: je comprends ce que Bill disait en parlant de jumeau. Un Bill à dreadlocks qui fait la guitare.
Il va bientôt être 11heures: je file.


Mais comment veut-il que je sache où il se trouve?
Des ados passent, je les apostrophe. Elles sont peut-être plus renseignées que moi e la matière.
_Hm bonjour. Excusez-moi mais vous ne sauriez pas dans quel hôtel est euh… le groupe dont Bill Kaulitz fait partie?
_Tokio Hotel?
_Euh oui sûrement.
_On y va là tu n’as qu’à nous suivre.
_Merci c’est gentil.
On a marché quelques temps. Les filles parlaient d’un certain Tom. On arrive devant l’hôtel. Il y a environ 500 personnes. Je regarde l’hôtel et distingue deux personnes derrière la vitre teintée. Une des deux fit un geste du doigt et l’autre se dirigea dans ma direction. Il venait me chercher. Sûrement un garde du corps. Bientôt il fut devant moi.Il m’attrapa le bras. Les filles avec qui j’étais venue me regardèrent avec mépris. Et bientôt, 500 paires d’yeux furent sur moi.


Je suis à l’intérieur. Bill est là. Devant mes yeux. Je reste plantée dans le hall, et il s’approche. Il est tout près. Les fans qui sont dehors l’aperçoivent et se mettent à hurler.
Il arrive, me prend la main et m’emmène dans une salle vide. Comme… Comme la première fois qu’il m’adressa la parole. Nous voilà seuls et personne ne peut nous voir.
Il ne parle pas. Moi non plus.
Mais ma main est toujours dans la sienne. Il prend l’autre, s’approche encore plus de moi. Ses lèvres sont désormais à moins d’un centimètre des miennes…
_Eh Bill!
Voilà son frère que j’ai aperçu dans le clip. Il continue de parler sans s’apercevoir qu’il gêne.
_Je crois que j’ai trouvé les accords des tablatures de Georg pour Red…
Il n’avait pas levé les yeux de ses tablatures et quand il le fit, il se tut. Il continua et annonça tout fier:
_Pour Reden.
Les secondes passèrent. Bill dévisageait son frère avec insistance mais celui-ci ne remarqua rien.
_Oups.
Et il s’en alla.
Bill me regarda et dit :
_Alors on en était où? … Ah ça y est je me souviens… Là!
Et il m’embrassa.
Je trouvais ça brutal, mais je n’ai pas bronché pour autant. Mais en devinant que ses lèvres s’éterniseraient peut-être un peu trop à mon goût, je le repoussais doucement, jusqu’à ce qu’il s’en rende compte et qu’il plonge ses yeux dans le mien en disant
_Je vais trop vite c’est ça?
Le fait que je ne dise rien pas répondit à sa question.
Il m’a emmené dans sa chambre, on a parlé, regardé la télé…
Et puis il a commencé à me parler de son frère. Et il a demandé à ce que je lui parle de ma sœur. Sans savoir pourquoi, j’ai accepté. A lui, je pouvais lui dire… Peut-être pas tout, mais au moins ça. Et c’était déjà beaucoup. Je lui ai parlé de notre vie toutes les deux. D’elle. De moi. Puis de son départ.
Et là j’ai pleuré un peu, encore contre mon gré... Une larme roula en silence sur ma joue, mais Bill l’aperçut. Il me prit dans ses bras. Ses grands bras… Mais je n’ai pas pleuré longtemps. Je ne voulais pas m’éterniser ici. Sans vraiment en savoir la raison, je me suis dégagée de son étreinte.
_Je préfère prendre mon temps.
Sur ces mots, je sortis de la chambre. Me retournant une dernière fois en lui donnant un sourire, qu’il me rendit.


Me voilà arrivée à la maison. Sans vraiment savoir pourquoi, je me suis dirigée dans la chambre de ma sœur. J’avais besoin de me retrouver ici. De me recueillir. J’ai retrouvé un gros ours en peluche bleu que je lui avais offert il y a quelques années, avec écrit sur son ventre «Je t’aimerai toujours». Je m’assieds sur le tapis jonchant le sol, comme elle el faisait quand on était toutes les deux.
Mais pour quelle raison suis-je venue dans sa chambre?
Qu’est-ce que je fais ici?
Et pourquoi je pense toujours à elle?
Sans me contrôler, je me lève brusquement et pars dans ma chambre en courant. Non! Je ne veux plus penser à elle!
Elle m’a laissée sur le côté, je n’ai pas à souffrir de sa lâcheté! C’est vrai, on a tous nos problèmes! Et on y fait tous face! Je ne sais pas ce qui lui est arrivé pour qu’elle souffre ainsi. Elle me l’aurait dit normalement! Elle me disait tout… Elle a préféré se taire. Et maintenant je suis là, toute seule. Je la hais. Je la hais!

Il fait nuit. J’ai peur… Je suis faible en réalité. J’ai peur qu’elle revienne dans mes pensées… Mais je suis seule… Je suis sa proie… Il n’y a personne qui puisse l’empêcher de me traquer. Je veux juste éviter qu’elle empiète trop sur ma vie.
Je saisis mon téléphone et tape le numéro.
_Allo?
_Oui?
_Bill?
_Non c’est son frère. Il a oublié son portable.
_Ah et il est où?
_Pas là. Pourquoi?
_Je… J’aimerai bien lui parler.
_Oui mais faudra attendre.
_C’est urgent.
_Bah dans ce cas, viens l’attendre à l’hôtel.
_Ok j’arrive.
Je marche un petit moment d’un pas rapide. Berlin est une grande ville, pas question que je perde mon temps dans ses nombreuses rues. Je retrouve le chemin sans trop de difficultés.
Il y a encore quelques fans devant l’hôtel. Un type en noir vient à ma rencontre et m’emmène à l’intérieur dans une sorte de salon.
J’aperçois le frère de Bill, mais lui, il n’est pas là.
_Salut! Moi c’est Tom! Je suppose que tu me connais.
_Euh… Je m’appelle Eva.
Il écarta les bras.
_Bah… Tu me sautes pas dessus?
Il me regarda ébahi, mais moi je le trouvais plus ridicule qu’autre chose. Quelques minutes plus tard, il se remit à parler.
_Bill est parti faire du shopping. Il va rentrer dans la soirée. Tu peux attendre?
_Euh oui je pense.
Je colle mon nez à la baie vitrée. Les minutes passent progressivement. Je commence à chanter la même chanson que dans l’avion, c’est l’une des seules que je connais. Tom était toujours derrière. Mais je continuais ma chanson. Il se mit à pleuvoir. Quelques gouttes au début, et tout à coup, de véritables trombes d’eau roulèrent sur la vitre. Je me retourne vers Tom. Après tout, j’ai juste besoin de parler, pas besoin d’un auditeur en particulier.
_Tom, tu viens? Lui dis-je en montrant la porte de sortie de l’hôtel.
_Mais… il pleut!
_Je sais qu’il pleut!
_Mais…
_Bon tu viens oui ou non?
_Bon d’accord. De toute façon, les fans ont déserté la rue.
Il pleut toujours. Et nous on marche… Et je commence à lui parler. Tout bas. Je ne sais pas pourquoi je lui parle. Je l’ennuie surement avec mes problèmes, mais tant pis. Je me sens écoutée.
_Tom, il faut que tu veilles bien sur ton frère.
_Hm oui mais pourquoi me dis-tu ça?
_Parce qu’une fois qu’il sera parti, tu ne pourras pas le faire revenir.
_Mais tu sais, s’il part, je pars aussi.
_Hm… Ce n’est pas si simple que ça.
Il me regarda bizarrement. Je détournai le regard car le sien était insoutenable, comme celui de son frère, mais pas autant, car le noir accentue la force d’un regard. Je sentis que j’allais fondre en larmes. Alors je fermais un peu les yeux. Les gouttes d’eau coulaient sur nos joues. Celles de Tom étaient luisantes, recouvertes de petites gouttes qui le faisaient briller sous la Lune.
_Tu sais Tom la vie c’est plus compliqué que ça.
_...
_Et la mort encore plus.
_...
_Tom?
_Oui?
_Si je te parle d’une fille, ne me pose pas trop de questions sur elle.
_Ok mais c’est sur toi que je veux en poser, des questions.
_Je t’écoute.
_Qu’est-ce qui s’est passé pour que tu désires tellement parler?
_...
_Tu ne réponds rien.
_Rien, c’est une réponse.
_Ah…
_Dis Tom…
_J’ai froid.
_Tu ne veux pas rester encore un peu?
_Non. On rentre?
_Très bien. Je te suis, lieutenant Eva.
_Arrête.
_Ohlala on n’a même pas le droit de plaisanter un peu avec toi?
_Bah si!
_Bah non d’après ce que j’ai pu voir.
_C’est parce que tu ne me connais pas.
_En effet je n’ai pas l’impression de te connaître.
_Il n’y a rien de très important à savoir sur moi.
_Je suis certain que si.
_Tu veux savoir une chose? Je n’aime pas ton humour.
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MessageSujet: Re: Petite histoire...   Petite histoire... Icon_minitimeMar 14 Aoû - 16:51

Nous voilà arrivés. Bill est dans le hall de l’hôtel.
_Ah vous voilà je vous ai cherché partout.
_T’en fais pas frangin, je n’étais pas allé draguer ta copine. Et je ne l’ai pas mordu non plus.
_Tom. T’es un vrai boulet toi! dit Bill.
_Bon je vous laisse.
Et Tom s’en alla.
Bill me regarda un moment. Il eut un sourire moqueur.
_T’es trempée! On va là-haut?
On est monté. Je n’avais pas d’autres habits. Alors j’ai pris un des grands T-shirts à Tom et je suis retournée avec Bill. On était tout les deux assis sur son lit, dos à dos. Bill se retourna et me dit :
_Dis Eva, pourquoi es-tu revenue juste après qu’on se soit quitté ?
Je baissai les yeux.
_Je… Elle… Elle était là…
_Qui ça « elle » ?
_Elle… Ma sœur…
_Elle était là ?
Je mis mes mains sur mon visage, j’avais honte de pleurer. Je déteste me sentir dans cette situation. Bill me regardait.
Il passa ses mains autours de moi. Et je pleurais toujours.
Je m’endormis.
Et je fis un rêve étrange.
Le jour où elle m’a quittée, encore.
Je la vis faire son œuvre… Ecrire ce mot… Puis le déposer discrètement dans mon sac. Je la vois pleurer un peu, mais essuyer sa larme aussi rapidement qu’elle coulait. Et puis elle marche… Arrive dans la salle de bain… Prend ce cachet.
Et c’est là que l’histoire change.
Je suis devant la porte de la maison.
_Eva ? C’est toi ? Qu’est-ce que tu fais là je pensais que tu reviendrais plus tard !
_Je suis là pour toi Emma.
_Eva… Je…
_Chut… Je sais tout…
Je la pris dans mes bras. Elle pleura beaucoup. Et nous sommes restées ensemble dans sa chambre. Je veillerai sur elle. Je l’empêcherai de faire ce qu’elle désirait tant. Voilà ce que je m’étais promis.


Mes yeux s’ouvrirent, et elle n’était plus là. Bill était à mes côtés, mais il ne me regarda pas. Ses yeux étaient clos. Son souffle régulier. Il dormait.

J’ai chaud… Il fait nuit… Bill dort toujours. J’attrape une de ses vestes et enfile une paire de chaussures bien trop grandes pour moi. Je vais juste prendre un peu l’air. Bill a ouvert les yeux mais les a refermés aussitôt. Je marche un bon quart d’heure et j’arrive enfin dans une sorte de terrain vague non loin d’une autoroute.
Je m’assieds dans l’herbe face à la Lune.
Bill…C’est si étrange notre relation… Tout est allé si vite! Trop vite je trouve. Et pourtant j’ai l’impression de le connaître si bien! Et son frère… C’est comme un ami pour moi. Pourtant je lui ai adressé la parole une seule fois. Je suis ridicule. Ma vie me file entre les doigts. En deux jours je tombe amoureuse. Je suis ridicule. R-I-D-I-C-U-L-E.
Mais est-ce que je mérite de les connaître? Il y a des milliers de filles qui rêvent de les voir… Et moi… Pourquoi moi?
Je voulais juste quelqu’un… Quelqu’un à aimer... Quelqu’un qui puisse m’aimer…
Je n’aurais jamais pensé à quelqu’un comme Bill… Il est gentil, mais, il est aussi différent. Différent des autres…
Et puis il repart bientôt… Notre histoire aura donc duré si peu de temps?!
Et moi qui recherche un pilier durable, je ne peux plus supporter que les gens rentrent dans ma vie et en ressortent aussitôt. Je vais lui dire que ce n’est pas ce que je veux.
Mais voilà… En si peu de temps, je suis tout de même tombée amoureuse.

Je suis assise dans l’herbe mouillée. La Lune m’éclaire timidement. Le portable qui était resté dans une des poches de la veste sonne.
_Allo Eva?
_Euh oui?
_C’est nous, Tom et Bill. Où es-tu?
_Euh je ne sais pas.
_Comment ça tu ne sais pas?
_C’est un grand parc, une sorte de terrain vague…
_Loin de l’hôtel?
_Un quart d’heure environ.
_Ok, on arrive.
Et moi qui désirais rester seule… En attendant je m’allonge dans l’herbe. Tant pis pour la veste, Bill en a tellement qu’elle ne lui manquera sûrement pas. Quarante cinq minutes s’écoulèrent. Les voilà.
_Eh Eva !! Nous t’avons cherchée partout… Sais-tu seulement quelle heure est-il? dit Tom.
_Non pourquoi?
_Il est 3heures du matin. Je retourne me coucher. J’ai eu la frousse avec ta fugue.
_Moi, dit Bill, je reste avec toi.
Il s’allongea aussi. Mes yeux étaient restés plantés sur l’homme à l’entrée du terrain. Bill le regarda aussi et me dit:
_Peu de fans se baladent en pleine nuit, c’est juste histoire de rester seuls.
On a dû rester deux heures ainsi, comme deux statues silencieuses, se tournant le dos. J’allais lui dire le fond de mes pensées quand il s’approcha de moi en mettant ses mains sur mes épaules. Sa tête était au niveau de la mienne. Je ne pouvais pas changer mes yeux de direction. Son regard absorbait le mien. Il me caressa les cheveux. Et posa ses lèvres sur les miennes. Il était maintenant couché sur moi. Toujours en absorbant mon regard. Je m’apprêtais à le repousser, quand il plaça un doigt sur mes lèvres et se rassit. Quelques minutes plus tard, ou même bien longtemps plus tard, il commença à me parler.
_Dis Eva…
_Oui?
_J’ai quelque chose à te dire d’important.
_Je… J’écoute.
Il me saisit la main.
_Quand je vais repartir d’ici, tu m’oublieras?
_Non. Je ne t’oublierai pas. Tu n’as pas à t’inquiéter.
_Non. Tu ne m’as pas compris. Il faut que tu m’oublies.
_Comment ça?
_J’aime pas tomber amoureux de quelqu’un si vite, et encore moins savoir que je ne pourrai pas l’aimer comme je le désire.
Sa main serra la mienne très fort. Et il reprit son discours.
_Oui. Et quand je suis amoureux, je fais souffrir la personne que j’aime.
_Et pourquoi me dis-tu ça?
_Car tu souffres déjà assez. Tu n’as pas besoin de mes ennuis en plus.
_Mais tu sais, avec toi, j’ai l’impression de moins souffrir…
_Non Eva. Cette histoire risque de t’achever tu sais. Moi je résiste mais toi, tu n’en peux plus.
_Mais…
_Non. Je ne veux pas recommencer une histoire comme ça. Je ne veux pas t’avoir sur la conscience. Alors autant qu’on arrête maintenant.
En une seconde, cette remarque me glaça le sang.
_Tu… Tu en as déjà fait l’expérience?
_Oui. Il y a un an. Même histoire que la nôtre.
_Alors pour toi, je ne suis qu’une fille parmi tant d’autres? Je ne suis que la continuité de ce que tu as déjà vécu?
_Je… Je ne sais pas… Ecoute Eva…
_Non. Je ne t’écoute pas. Je ne t’écoute plus. Je pensais que tu étais différent, toi, mais en fait, tu es comme les autres. Je croyais être pour toi ce que toi, tu étais pour moi, mais je me trompais. Depuis le début… Tes belles paroles, tes étreintes, tes baisers, ça ne représentait donc rien pour toi? Et maintenant, pour «ne pas m’achever» tu veux couper les ponts c’est ça?
_Excuse-moi…
_Dis-toi juste que c’est ça qui m’achève.
Je me levai et partis en courant, sans ignorer cet étrange sentiment qui s’empara de moi. Un mélange de haine et de tristesse, avec une belle quantité d’amour mais beaucoup de déception.
Je l’entendis crier mon nom, mais je ne me retournai pas. Une phrase résonna dans ma tête.

«Cette histoire risque de t’achever tu sais»

Mais… Pourquoi m’a-t-il dit ça? Pourquoi lui aussi, il m’abandonne? Alors qu’il était le seul à me retenir dans ce monde?
Maintenant, je n’ai plus rien à perdre, et rien ne me perdra. J’étais au bord du gouffre, je crois que je suis au fond désormais…
Je plisse les yeux et aperçois enfin mon échappatoire. Ma promesse d’adieu se tient là-bas, au bord de l’autoroute.


Je me hisse de l’autre côté de la rambarde. Je contemple le vide, me penche dangereusement, mais me redresse au dernier instant. Je fais ça pendant un long moment. La Lune a déjà changé de direction. Mais moi je reste là, le regard dans le vague. Les quelques voitures qui passent ralentissent en m’apercevant, mais continuent leur course. La Lune s’en va. Le ciel se teinte de couleurs plus claires.


_Eva!
Oh non. Il m’a retrouvé. Bill arrive en courant, épuisé. Je ne veux pas qu’il vienne. Non je ne veux pas.
_Bill, arrête. Tu fais un pas de plus, j’en fais un aussi. Mais j’ai moins de chance d’arriver debout.
Cette remarque le figea. Je ne sais pas combien de temps il avait couru. Il suait et était essoufflé. Il avançait par tout petits pas que je ne remarquais pas, mais il fit bientôt à 50 centimètres de moi. Seule là barrière se dressait entre nous. Il s’assit sur le trottoir, me tournant le dos. Et sans que je ne sache pourquoi, je passai ma main entre deux barreaux et la glissai dans la sienne. D’énormes sanglots s’emparèrent alors de moi. Impressionnants. De ceux qu’on ne peut pas retenir. Les mêmes que le jour de notre première rencontre. De toute façon, même sans ses paroles, j’aurais fait ce que je m’apprêtais à faire. Je savais que je le ferai le jour où ma sœur m’abandonna. Mon destin était tracé.

Ce n’était plus qu’un compte à rebous, et personne n’y pouvait rien.

Bill resserra sa poigne, me faisant ainsi passer le message que je redoutais. J’eus soudain un frisson.
Je retirai brusquement ma main.
Je me penchai en avant.
_Bill?
_Oui?
_Tu m’en voudras?
Il ne répondit pas. Je m’en doutais.

Je me penchai davantage.
Mes cheveux volants dans le vide.
Ma vie fuyant mon corps au rythme des battements de mon cœur.
Lentement.
La main de Bill chercha la mienne un moment, sans pourtant la retrouver.
Elle était dans le vide, ma main.



Une dernière larme.
Un dernier regard.
Un dernier souffle.


Fin.
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MessageSujet: Re: Petite histoire...   Petite histoire... Icon_minitimeMer 15 Aoû - 20:56

J'ai tout lu, et je ne sais pas quoi dire.. Je suis impressionnée et .. Wawh ! Jtrouve même pas les mots, alors dans les moments comme ça, mieux vaut ne rien dire ^^

Ton texte, ton histoire est touchante, emouvante tout ça à la fois ... love
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MessageSujet: Re: Petite histoire...   Petite histoire... Icon_minitimeJeu 16 Aoû - 0:37

Une courageuse! ^^ :cartone:


Je suis contente qu'il t'ai plu! ^^ :amour:
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MessageSujet: Re: Petite histoire...   Petite histoire... Icon_minitimeJeu 16 Aoû - 0:39

j'aime beaucoup le style. ça me donne envie de poster mon bouquin. Vraiment bien ! c'ets super sympa... j'adore même si j'avoue j'étais réticente au bill ou tom.
Voilà continue franchement tu mériterais de publier.
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MessageSujet: Re: Petite histoire...   Petite histoire... Icon_minitimeJeu 16 Aoû - 0:44

Merci beaucoup! :géné:

Ca me fait très plaisir que ca vous plaise car c'est vraiment une fic qui me tien a coeur!

Merci beaucoup...


:jtenaime: et :jtenaime: aussi!! <3
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MessageSujet: Re: Petite histoire...   Petite histoire... Icon_minitimeJeu 16 Aoû - 1:38

J'ai tout lu aussi

En plusieurs parties mais j'ai tout luu!

C'ets aussi pleurant que bien écrit! <33
Bravo! J'adore!
:encourag:

:amoureu:
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MessageSujet: Re: Petite histoire...   Petite histoire... Icon_minitime

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